Jean Fusaro est très connu, et bien au-delà du cercle des peintres lyonnais, au delà de l'hexagone (on peut même dire dans le « monde entier »), en dehors de toutes promotions marchandes (hormis la galerie japonaise Taménaga et à Lyon -le sucesseur de la galerie Alain Georges- désormais la galerie Phillippe Bettan). Il a été tout d'abord, propulsé dans le cycle des prix et récompenses que son talent inné et exceptionnel lui ont octroyé. En effet, il a obtenu tout d'abord -en 1951- le prix de la biennale de Menton, puis, en 1953, le prix prestigieux Félix Fénéon, récompense suprême, pour un jeune artiste de Province. Avant qu'il ne devienne chef de file de « l'école lyonnaise », Fusaro nait à Marseille (en 1925), de parents italiens (convaincus d'art). Il vit aussi à Sète, où, il devient ami du peintre Francois Desnoyer. A 20 ans -en 1955 et 1956- son nom apparait aux USA, où il est promu et sélectionné pour deux prix d'envergure. Puis, il « raffle » le prix de la ville de Marseille, et -coup sur coup- celui de la jeune peinture Méditerranéenne (1959). Non content de son succès, il remporte le prix Charles Morellet, pour finir à la Fondation du Musée de Saint-Jean-en-Royans, en 1973. Tout ceci, pendant qu'à Lyon (à partir de 1940), où, Fusaro en alternance, se prépare à une carrière plus internationale jusque là, d'ampleur insoupçonnable.
Jean FUSARO
En effet, aux Beaux-Arts de Lyon (1941-1950), il a comme professeurs, les excellents « Zinars », (1925) Jacques Laplace (l'homme de savoir), le « truculent et sévère » Venance Curnier et le « très délicieux et sensible » Henri Veilly. Il se lie d'amitiés avec d'autres talents naissants, surtout, André Cottavoz, Jacques Truphémus et Paul Philibert-Charrin, auquels se joignent James Bansac, Pierre Doye, Louis Sanner, André Lauran, Maurice Bonnet, Françoise Juvin, Pierre Coquet, Micheline Colin, groupe qui se nomme, en 48 et 50, les « Sansistes », (en hommage à la liberté du « nabi japonard » Pierre Bonnard). A cette époque, Jean Fusaro puise aussi dans les « modernes », que sont Bonnard, Chagall, Matisse, Dufy, Dunoyer de Seconsac, Soutine et aussi -moins connu- Jean Pougny, un « constructiviste » -compagnon du Malévitch effréné- qui en 1925, s'installe au cœur de Paris, pour revenir à une peinture figurative, « d'émotion » paysagée, avec ses « plages » gris colorées et ses personnages très atypiques, « allongés et biscornus ».
Fusaro entame une exceptionelle « tournée d'exposition internationales » (depuis la galerie des Jacobins, à Lyon, 1948-50). Ce seront -tout d'abord- la célèbre galerie Folklore, de Marcel Michaud (Lyon, 1951. 52. 54), puis s'enchaîne un cycle infernal ininterrompu, juqu'à la rencontre avec Taménaga, en 1971 (qui le propulse à Paris, mais aussi au Japon et aux USA. Entre temps, la galerie Saint-Georges à Lyon, l'expose régulièrement, avec le soutien de Denise Mermillon (Marius Mermillon, son père -critique d'art- était ami avec Bonnard, et avec Georges Besson). Dans les années 70, Fusaro divorce de sa première femme Hélène, qui lui a donné trois beaux enfants, Jean-Baptiste, Dominique et Eve. (Jean-Baptiste, mourra dans un terrible accident de la route, en 1991). Entre temps, il se lie d'amitiés, avec le critique d'art Bernard Gouttenoire. Ce dernier participe, au premier, gros livre écrit par Jean Carrère, en 1988, sur l'oeuvre, que Cécile (la seconde épouse de Fusaro) entreprend. Et c'est en 1990, au cours d'un séjour dans le Haut-Beaujolais, que germe l'idée de l'église décorée par Fusaro, dans l'esprit inventif, de celui qu'on nomme déjà « BG » et qui succèdera à Jean-Jacques Lerrant, dans les colonnes du Progrès. En 1993 sort le beau livre dans un emboitage carré, avec un gauffrage en couverture (catalogue de la rétrospective du château de Lacroix-Laval). La suite on la connait. Fusaro créera son chef-d'oeuvre en l'église de Saint-Jacques-des-arréts. En Juin 2010, sera inauguré cette œuvre colossale (19 peintures murales monumentales), par Monseigneur Philippe Barbarin et Michel Mercier, au nom du Département du Rhône (commanditaire de l'oeuvre). Le 30 novembre 2017, Jean Fusaro est fait « Chevalier des Arts et Lettres » par Christophe Guilloteau, à l'hôtel du Département. Dernièrement, Aida Mojallal (collaboratrice de Philippe Bettan) propose, à qui « possède une œuvre du peintre, ancienne ou récente » de l'intégrer au magnfique « catalogue raisonné » définitif, qu'elle prépare. Bernard Gouttenoire.